Rabbi Shimon Qayra, le Baha’’g, a rédigé son ouvrage vers 4500 (740). Ce livre se présente comme un résumé du Talmud, Traité par Traité, mais auparavant, il dresse le Minyan Hamitsvoth. Certains (Rachi – Berakhoth 42a) attribuent les Halakhoth Gedoloth à Rav Yehoudah Hagaôn qui est à peu près de la même époque. Rabbi Saadia Gaôn a rédigé les Azharoth DeShavouoth vers 4700 (940). Il témoigne dans son Sidour que les Azharoth à Shavouoth étaient une habitude bien installée. Rabbi Shlomo Ibn Gabirol est né en 4780 et mort vers 4810 (1050). Ses Azharoth sont lues jusqu’à aujourd’hui chez les Bnei Sfarade Rambam a rédigé son Sefer Hashorashim avant 4937 (1177) Ramban a rédigé ses Hassagoth vers 5020 (1260).
Le « comptage » des Mitsvoth
Le texte de la Torah qui est un texte achevé, fini, donne lieu à une interprétation dont l’essentiel a été recueilli dans le corpus de la Michnah et de la Guemara. La Michnah, œuvre majeure de la Torah orale, a été rédigée sans donner une place particulière à chaque Mitsvah de la Torah. Le corpus de la Michnah, et à plus forte raison de la Guemara, n’est pas rédigé comme une somme, comme un comptage de toutes les Mitsvoth de la Torah, de façon exhaustive. Le texte de la Torah écrite étant fini, le nombre des Mitsvoth l’est aussi.
Le comptage des Mitsvoth, c’est le souci d’avoir une lecture complète de la Torah écrite avec son interprétation de Torah orale et d’en dresser la liste exhaustive. Ce travail, cet exercice, a connu son essor à l’époque des Geonim et n’a cessé d’être repris par les Richonim. Un tel souci n’est pas présent ni dans la Michnah, ni dans la Guemara.
Le comptage des Mitsvoth est un aspect de la Torah orale, nouveau, qui apparaît après le Talmud. En effet, la Torah écrite ainsi que la Torah orale, composée de la Michnah et de la Guemara, nécessite d’être rapporté en des termes de comptes et de sommes. Pourquoi procède-t-on au comptage des Mitsvoth ? Pour faire une lecture complète de la Torah écrite ou orale et dresser une liste exhaustive de Mitsvoth. Le comptage est une activité de Halakhah, pas de Agadah.
Les Dix Paroles
L’exercice du comptage des Mitsvoth a sa source dans Shemoth 24-12 et, tel que l’interprète la Guemara Berakhoth 5a, les Dix Paroles contiennent les 613 Mitsvoth. « Rabbi Levi bar Hama a dit, Rabbi Shimôn ben Laqish a dit, quelle est la signification de ce qui est écrit dans le verset « Je te donnerai les Tables de pierre et l’enseignement et la recommandation qu’authentiquement J’ai écrits pour les instruire ». Les Tables, ce sont les Dix Paroles ; l’enseignement, c’est les Cinq Rouleaux de la Torah déclamés ; la recommandation, c’est la répétition
aiguisée ; qu’authentiquement J’ai écrits, ce sont les Huit prophètes et la Onze livres de l’Ecriture ; pour les instruire, c’est l’apprentissage. Ceci nous enseigne que tous ont été donnés au Sinaï ».
L’interprétation « Vehamitsvah, zo michnah », c’est l’exercice du comptage des Mitsvoth. On doit être capable de dire l’ensemble de toutes les Mitsvoth en une seule liste. Dire l’ensemble de toutes les Mitsvoth, c’est exactement le travail de la Torah Shébé’alpé. Etre en meusre de tenir une lecture précise des recommandations à agir et à ne pas agir inscrites dans le texte de la Torah et telles qu’elles ont été dites par les Sages. Rachi, sur place dans le Houmash, rapporte que cet exercice est le passage de dix à six cent treize qu’a effectué Rav Saadia. Rav Saadia a un souci de donner un texte à lire à Shavouoth pour ceux qui ont l’habitude d’y lire toutes les Mitsvoth dans la Tefilah. Ramban fonde l’introduction du Michné Torah sur l’interprétation de ce verset.
Un langage de synthèse
L’exercice de comptage est la Torah Shébé’alpé dans une langue de synthèse. Comme toute Torah orale, son origine est au Sinaï. Les Tanaïm et les Amoraïm ne nous ont pas transmis de tradition synthétique de ce genre. Le comptage des Mitsvoth était à l’époque des Géonim un exercice de compilation et de synthèse de la littérature talmudique qui vient d’être achevée et scellée.. Le travail de Saadia Gaôn est une pièce de liturgie ; le langage est chargé et complexe. Le Baha’’g, dont le Rambam est un véritable adversaire et concurent, a produit de son côté un comptage qui sert de synthèse et résumé du Talmud. Ce qui est exactement le projet du Rambam : après le Sefer
Hamitsvoth, rédiger le Michné Torah. Du comptage à usage liturgique et du comptage à usage de synthèse et résumé, quel est le plus
ancien ? Il semble que les Azharoth de Shavouoth étaient une coutume très ancienne installée à Bavel. C’est ce qui ressort du Sidour de Rav Saadia Gaön (Rav Menahem Casher –vol. 16 Milkouïm 1- rapprote que Rav Saadia Gaôn envisage que, sur les pierres quee la Torah demande d’écrire à l’entrée d’Erets Isarël, ce n’était pas le texte de la Torah qui y était écrit, mais un genre de Azharoth.
Ce qui installe encore plus l’ancienneté de l’exercice !). Le Baha’’g et le Rambam à sa suite ont déplacé l’enjeu du comptage, du piyout shel Azharoth, à la synthèse du Talmud.
Le nombre de 613
Le comptage des Mitsvoth nécessite un nombre fini et entier de Mitsvoth. L’exercice se complique dès lors que le nombre est fixé d’avance. Ce nombre de 613 n’est pas seulement celui de Rabbi Simlaï. Le Stama Deguemara l’utilise dans Shvouoth 29a et Nedarim 25a. Plus intéressant encore dans Yevamoth 47b où ce nombre est énoncé au Guer comme synthèse des Mitsvoth qui donnent son caractère au peuple juif. La Guemara dans Shabbath 87a dit que les Dix Paroles contenues dans les Tables contiennent les 613 Mitsvoth ; ce qui va dans le sens de Rachi sur le verset Shemoth 24-12. Etablir un comptage à partir d’un nombre connu d’avance est quelquechose qui se fait dans le
Talmud. Par exemple, le compte des au début du 3ème pereq de ‘Houline (42a).
Le Sefer Hashorashim
Des compteurs de Mitsvoth, il en existe, des Geonim, des poètes et d’autres encore. Tous y déploient un art de compter. C’est un exercice qui nécessite une vue générale et une analyse en détail du discours de la Torah écrite et orale. Pour que cet exercicie s’élève au niveau d’une science, il faut d’abord poser les méthodes préliminaires, les consignes à respecter pour que cet exercice soit mené à bien. Après avoir énoncé
les règles du compte et leur validité, on pourra vérifier pour chacune des 613 mitsvoth si elle répond aux règles exigées.
Tel est lme projet du Rambam dans le Sefer Hashorashim pour s’opposer au Rassa’’g, au Baha’’g et Ibn Gabirol entre autres compteurs de Mitsvoth qui n’ont pas énoncé (et donc pas respecté) les règles sur lesquelles était fondés leurs comptes. Rambam, persuadé du bien-fondé de ses 14 principes va attaquer, voire mépriser, le Baha’’g dans sa manière de compter. Le ton élevé du Rambam n’a pas effrayé Nahmanide qui entre complètement dans le débat que lui propose Rambam, mais pour faire valoir la possibilité de l’opinion du Baha’’g. Du coup, les remarques sévères du Rambam se retournent contre lui ! Le style de Rambam contre ses opposants est à interroger !
Le premier principe : ne pas compter les recommandations énoncées par les Sages des générations.
Ce principe est pour Rambam une évidence, ce qui donne un ton de sévère étonnement et de raillerie à tout le discours sur ce principe.
Premier étonnement : comment le Hallelm composé par Davida pu être dit à Moshé au Sinaï ?
Deuxième étonnement : le fait de faire une brakhah ne doit pas être un signe pertinent pour être compté car plusieurs Mitsvoth Derabbanan ont une brakhah et n’ont pas été comptées (comme Netilat Yadayim ou Erouvine)
Troisième étonnement teinté de raillerie : comment, sous préteexte qu’il en est fait mention explicitement dans un verset de Yeshayahou, compter la Mitsvah d’habiller de dénudé ?! Ce geste fait partie de donner la Tsedaqa « selon ce qui lui manque ». Peut être ne savent-ils plus lire une page de Guemara ?! Tout ce qui a été institué après la Torat Moshé, même s’il a une référence explicite dans les Kitvei Haqodesh n’est pas susceptible d’être compté comme une des 613.
Quatrième étonnement : pourquoi les compteurs n’ont-ils compté aucune des Mitsvoth Taassé mideRabanan (cmme les shniyoth de’arayoth) ? Compter les Mitsvoth Derabanan dans le compte des 613 est une faute de principe ; compter certaines Mitsvoth Derabbanan et pas d’autres est une faute de logique. Le Rambam est persuadé du bien fondé de son argumentation.
Compter les Mitsvoth Derabanan dans le compte des 613 est une faute de principe ; compter certaines Mitsvoth Derabbanan et pas d’autres est une faute de logique. Le Rambam est persuadé du bien fondé de son argumentation.
Les arguments du Ramban
Le Ramban reprend chacune des questions :
Le premier étonnement du Rambam se retourne complètement contre lui d’après Pessa’him117a où la Guemara elle-même envisage l’antériorité des Psaumes recueillis dans Tehilim et cela conformément à Baba Bathra 13b où il est dit que David compila les
Mizmorim de dix Tasdiqim dont Moshé Rabbeinou.
L’évidence de ne pas compter les Derabanan – dont l’inclusion dans lescomptagedes 613 irrite tellement Rambam – ne dérange pas Baha’’g d’après Shvouoth 39a et Yeroushalmi Megilah 17. La place centrale de Pourim et de la Megilah à l’intérieur des Mo’adei Hashanah et des Kitvei Haqodesh est la signification véritable que la Megilah a été donnée au Sinaï, c’est-à-dire qu’elle entre en résonnance exacte avec tout le reste de la Torah alors qu’elle une innovation dans les Mo’adim de l’année et une innovation dans les Kitvei Haqodesh. Des Mitsvoth Derabanan, il y en a 7. Il y a 620 lettres dans les Essereth Hadibaroth ; 613 pour les Mitsvoth de la Torah et 7 pour les 7 Mitsvoth Derabbanan (Torat Haola Ram’’a 3-38). Le comptage des Mitsvoth comme synthèse de la Torah orale est saisi par le Baha’’g comme devant comprendre toutes les Mitsvoth hanohagoth Ba’Israël ledoroth. Voilà pourquoi compter le Hallel comme une Mitsvah Derabanan ne pose aucun problème de méthode ni de principe. Et voilà la consternation de Rambam qui se renverse.
L’étonnement du Rambam sur le caractère arbitraire du choix du Baha’’g des sélectionner certaines mitsvoth Derabanan et de ne pas en sélectionner d’autres, est repris par le Ramaban sur un argument de méthode : le Baha’’g ne compte pas les Mitsvoth Qoum
Ve’assé et c’est pour cela qu’il ne compte pas Erouvine et Netilath Yadayim. Cependant Rambam se base sur la liste des 7 Mitsvoth Derabanan qui comprend 1/ Meghilah 2/ Hanoucah 3/ Erouvin 4/ Netilat Yadayim 5/ Hallel 6/ Hadlaqat Neroth Shabbath 7/ …
De plus, Erouv tavchilin est une Mitsavh Beqoum Ve’assé, même pour celui qui ne mange pas, pour qu’il puisse allumer les Neroth Shel Yom Tov. La raillerie du Rambam est déplacée car Baha’’g ne compte pas Biqour, Qvourah, Ni’houm, Halvashah comme quatre Mitsvoth mais comme une seule : Vehalakhtah Bidrakhav comme le dit Sotah 14a.
Le quatrième étonnement n’en est pas un car on ne compte pas ce qui n’est qu’un gueder d’une autre Mitsvah
Le Sefer HaMitsvoth du
Rambam
Les sources
Rabbi Shimon Qayra, le Baha’’g, a rédigé son ouvrage vers 4500 (740). Ce livre se présente comme un résumé du Talmud, Traité par Traité, mais auparavant, il dresse le Minyan Hamitsvoth. Certains (Rachi – Berakhoth 42a) attribuent les Halakhoth Gedoloth à Rav Yehoudah Hagaôn qui est à peu près de la même époque. Rabbi Saadia Gaôn a rédigé les Azharoth DeShavouoth vers 4700 (940). Il témoigne dans son Sidour que les Azharoth à Shavouoth étaient une habitude bien installée. Rabbi Shlomo Ibn Gabirol est né en 4780 et mort vers 4810 (1050). Ses Azharoth sont lues jusqu’à aujourd’hui chez les Bnei Sfarade Rambam a rédigé son Sefer Hashorashim avant 4937 (1177) Ramban a rédigé ses Hassagoth vers 5020 (1260).
Le « comptage » des Mitsvoth
Le texte de la Torah qui est un texte achevé, fini, donne lieu à une interprétation dont l’essentiel a été recueilli dans le corpus de la Michnah et de la Guemara. La Michnah, œuvre majeure de la Torah orale, a été rédigée sans donner une place particulière à chaque Mitsvah de la Torah. Le corpus de la Michnah, et à plus forte raison de la Guemara, n’est pas rédigé comme une somme, comme un comptage de toutes les Mitsvoth de la Torah, de façon exhaustive. Le texte de la Torah écrite étant fini, le nombre des Mitsvoth l’est aussi.
Le comptage des Mitsvoth, c’est le souci d’avoir une lecture complète de la Torah écrite avec son interprétation de Torah orale et d’en dresser la liste exhaustive. Ce travail, cet exercice, a connu son essor à l’époque des Geonim et n’a cessé d’être repris par les Richonim. Un tel souci n’est pas présent ni dans la Michnah, ni dans la Guemara.
Le comptage des Mitsvoth est un aspect de la Torah orale, nouveau, qui apparaît après le Talmud. En effet, la Torah écrite ainsi que la Torah orale, composée de la Michnah et de la Guemara, nécessite d’être rapporté en des termes de comptes et de sommes. Pourquoi procède-t-on au comptage des Mitsvoth ? Pour faire une lecture complète de la Torah écrite ou orale et dresser une liste exhaustive de Mitsvoth. Le comptage est une activité de Halakhah, pas de Agadah.
Les Dix Paroles
L’exercice du comptage des Mitsvoth a sa source dans Shemoth 24-12 et, tel que l’interprète la Guemara Berakhoth 5a, les Dix Paroles contiennent les 613 Mitsvoth. « Rabbi Levi bar Hama a dit, Rabbi Shimôn ben Laqish a dit, quelle est la signification de ce qui est écrit dans le verset « Je te donnerai les Tables de pierre et l’enseignement et la recommandation qu’authentiquement J’ai écrits pour les instruire ». Les Tables, ce sont les Dix Paroles ; l’enseignement, c’est les Cinq Rouleaux de la Torah déclamés ; la recommandation, c’est la répétition
aiguisée ; qu’authentiquement J’ai écrits, ce sont les Huit prophètes et la Onze livres de l’Ecriture ; pour les instruire, c’est l’apprentissage. Ceci nous enseigne que tous ont été donnés au Sinaï ».
L’interprétation « Vehamitsvah, zo michnah », c’est l’exercice du comptage des Mitsvoth. On doit être capable de dire l’ensemble de toutes les Mitsvoth en une seule liste. Dire l’ensemble de toutes les Mitsvoth, c’est exactement le travail de la Torah Shébé’alpé. Etre en meusre de tenir une lecture précise des recommandations à agir et à ne pas agir inscrites dans le texte de la Torah et telles qu’elles ont été dites par les Sages. Rachi, sur place dans le Houmash, rapporte que cet exercice est le passage de dix à six cent treize qu’a effectué Rav Saadia. Rav Saadia a un souci de donner un texte à lire à Shavouoth pour ceux qui ont l’habitude d’y lire toutes les Mitsvoth dans la Tefilah. Ramban fonde l’introduction du Michné Torah sur l’interprétation de ce verset.
Un langage de synthèse
L’exercice de comptage est la Torah Shébé’alpé dans une langue de synthèse. Comme toute Torah orale, son origine est au Sinaï. Les Tanaïm et les Amoraïm ne nous ont pas transmis de tradition synthétique de ce genre. Le comptage des Mitsvoth était à l’époque des Géonim un exercice de compilation et de synthèse de la littérature talmudique qui vient d’être achevée et scellée.. Le travail de Saadia Gaôn est une pièce de liturgie ; le langage est chargé et complexe. Le Baha’’g, dont le Rambam est un véritable adversaire et concurent, a produit de son côté un comptage qui sert de synthèse et résumé du Talmud. Ce qui est exactement le projet du Rambam : après le Sefer
Hamitsvoth, rédiger le Michné Torah. Du comptage à usage liturgique et du comptage à usage de synthèse et résumé, quel est le plus
ancien ? Il semble que les Azharoth de Shavouoth étaient une coutume très ancienne installée à Bavel. C’est ce qui ressort du Sidour de Rav Saadia Gaön (Rav Menahem Casher –vol. 16 Milkouïm 1- rapprote que Rav Saadia Gaôn envisage que, sur les pierres quee la Torah demande d’écrire à l’entrée d’Erets Isarël, ce n’était pas le texte de la Torah qui y était écrit, mais un genre de Azharoth.
Ce qui installe encore plus l’ancienneté de l’exercice !). Le Baha’’g et le Rambam à sa suite ont déplacé l’enjeu du comptage, du piyout shel Azharoth, à la synthèse du Talmud.
Le nombre de 613
Le comptage des Mitsvoth nécessite un nombre fini et entier de Mitsvoth. L’exercice se complique dès lors que le nombre est fixé d’avance. Ce nombre de 613 n’est pas seulement celui de Rabbi Simlaï. Le Stama Deguemara l’utilise dans Shvouoth 29a et Nedarim 25a. Plus intéressant encore dans Yevamoth 47b où ce nombre est énoncé au Guer comme synthèse des Mitsvoth qui donnent son caractère au peuple juif. La Guemara dans Shabbath 87a dit que les Dix Paroles contenues dans les Tables contiennent les 613 Mitsvoth ; ce qui va dans le sens de Rachi sur le verset Shemoth 24-12. Etablir un comptage à partir d’un nombre connu d’avance est quelquechose qui se fait dans le
Talmud. Par exemple, le compte des au début du 3ème pereq de ‘Houline (42a).
Le Sefer Hashorashim
Des compteurs de Mitsvoth, il en existe, des Geonim, des poètes et d’autres encore. Tous y déploient un art de compter. C’est un exercice qui nécessite une vue générale et une analyse en détail du discours de la Torah écrite et orale. Pour que cet exercicie s’élève au niveau d’une science, il faut d’abord poser les méthodes préliminaires, les consignes à respecter pour que cet exercice soit mené à bien. Après avoir énoncé
les règles du compte et leur validité, on pourra vérifier pour chacune des 613 mitsvoth si elle répond aux règles exigées.
Tel est lme projet du Rambam dans le Sefer Hashorashim pour s’opposer au Rassa’’g, au Baha’’g et Ibn Gabirol entre autres compteurs de Mitsvoth qui n’ont pas énoncé (et donc pas respecté) les règles sur lesquelles était fondés leurs comptes. Rambam, persuadé du bien-fondé de ses 14 principes va attaquer, voire mépriser, le Baha’’g dans sa manière de compter. Le ton élevé du Rambam n’a pas effrayé Nahmanide qui entre complètement dans le débat que lui propose Rambam, mais pour faire valoir la possibilité de l’opinion du Baha’’g. Du coup, les remarques sévères du Rambam se retournent contre lui ! Le style de Rambam contre ses opposants est à interroger !
Le premier principe : ne pas compter les recommandations énoncées par les Sages des générations.
Ce principe est pour Rambam une évidence, ce qui donne un ton de sévère étonnement et de raillerie à tout le discours sur ce principe.
Compter les Mitsvoth Derabanan dans le compte des 613 est une faute de principe ; compter certaines Mitsvoth Derabbanan et pas d’autres est une faute de logique. Le Rambam est persuadé du bien fondé de son argumentation.
Les arguments du Ramban
Le Ramban reprend chacune des questions :
Mizmorim de dix Tasdiqim dont Moshé Rabbeinou.
Ve’assé et c’est pour cela qu’il ne compte pas Erouvine et Netilath Yadayim. Cependant Rambam se base sur la liste des 7 Mitsvoth Derabanan qui comprend 1/ Meghilah 2/ Hanoucah 3/ Erouvin 4/ Netilat Yadayim 5/ Hallel 6/ Hadlaqat Neroth Shabbath 7/ …
De plus, Erouv tavchilin est une Mitsavh Beqoum Ve’assé, même pour celui qui ne mange pas, pour qu’il puisse allumer les Neroth Shel Yom Tov. La raillerie du Rambam est déplacée car Baha’’g ne compte pas Biqour, Qvourah, Ni’houm, Halvashah comme quatre Mitsvoth mais comme une seule : Vehalakhtah Bidrakhav comme le dit Sotah 14a.
Yona Abitbol
Bruxelles, le 6 Nissan 5778